Art contemporain : la biennale des résidences d’artistes 2022 prolonge les échos du monde

Guy Boyer, Connaissance des Arts, 21 Nov 2022

D’Iván Argote ou Evangelia Kranioti à Xie Lei, ils sont plus d’une cinquantaine d’artistes invités à participer à « ¡Viva Villa ! », la Biennale des résidences d’artistes qui se tient cette année à la Collection Lambert en Avignon. Cette 5e édition, montée par Victorine Grataloup et Stéphane Ibars, met l’écologie et l’hospitalité en avant. 

 

Abrité jusqu’au 12 février par la Collection Lambert à Avignon, le festival « ! Viva Villa ! » permet de découvrir les artistes passés ces trois dernières années par la Villa Médicis à Rome, la Casa de Velazquez à Madrid et la Villa Kujoyama à Kyoto. Si on laisse de côté les concepts « fumeux » mais on s’attarde au bel accrochage de Victorine Grataloup (passée elle aussi par ces trois résidences d’artistes) qui fait fi des différences de styles, l’exposition intitulée « Ce à quoi nous tenons » aborde avec élégance aussi bien les questions de l’habitat, de la responsabilité écologique ou de la prise de parole.

 

Quatre grands thèmes

 

Bien que les œuvres des 71 artistes exposés n’ont aucun lien entre eux, le parcours est scindé en quatre grands thèmes correspondant à d’importantes préoccupations actuelles : « Prendre en compte les voix qui manquent à l’appel » occupe les premières salles et s’ouvre sur la belle toile de Xie Lei, résident à la Casa de Velazquez en 2020 et 2021. « Une histoire commune » s’intéresse à l’architecture et la scénographie. « Savoir si nous pouvons cohabiter » traite de l’intime et « Rouvrir la question des moyens et des fins » aborde la notion essentielle de l’exploitation des ressources aujourd’hui.

 

L’atelier, espace intime

 

Dans ses grandes toiles, Rudy Ayoun aime citer les œuvres de ses compagnons Julien Deprez, Xie Lei ou Alessandra Monarcha. Ici, sur un fond savamment brutaliste, il s’amuse à projeter les persiennes et leurs ombres comme un quadrillage moderniste à la De Stijl. Sur la droite, il reproduit les silhouettes d’un couple sculpté réalisé par un ancien résident de la Casa de Velazquez dans les années 1970. Leurs rondeurs et leur mouvement s’opposent à la trame orthogonale qui leur sert de décor comme au théâtre. L’atelier devient l’espace intime de la création en train de se faire. 

 

 

« ¡VIVA VILLA ! » – Biennale des résidences d’artistes Collection Lambert en Avignon, 5, rue Violette, 84000 Avignon Du 12 novembre au 12 février 

 

https://www.connaissancedesarts.com

 

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