Que ceux qui réduisent la Monnaie de Paris à un austère monument, se rendent à l’Asia Now les 21, 22 et 23 octobre qui transforme tous les bâtiments et les cours en une vaste fête de l’art asiatique. Les 88 galeries qui investissent le moindre espace de ce labyrinthe méconnu présentent dans une vraie ferveur de partage 250 artistes de 26 pays, de toute l’Asie et de sa diaspora. L’encombrement est joyeux, dense, et nettement plus décontracté que Paris+ par Art Basel. Loin des enjeux spéculatifs, de nombreuses pépites vous attendent: Yang Semine, Mark Nicdao, Kara Chin, Natsuko Uchino, Hur Kyung-Ae sans oublier Anas Albraehe.
Yang Semine, Galerie Marguo
A la fois inspiré par la nature exubérante et une double acculturation à la fois géographique (l’artiste coréenne vit à Dijon) et multidisciplinaires (le numérique se mixe avec des techniques plus traditionnelles), Yang Semine crée et développe un bestiaire imaginaire fascinant.
La libellule, insecte emblématique de la légèreté et de l’éphémère nourrit une méditation sur la variation tant des fondamentaux de la peinture – les jeux de la lumière, de la couleur, le volume et la forme – que ceux de la nature, la métamorphose du vivant, et la fragilité de la différence.
La force de cette mythologie panthéiste d’inspiration entomologique doit beaucoup à la transformation de dessins numériques retraduits dans le monde matériel et organique; chaque toile devient alors le jeu d’expérimentations associatives et intuitives qui délivre de figures hybrides dont la portée se reflète dans les titres.