Par leur "manifeste de la fragilité", les deux commissaires, Libanais et Allemand, amènent le visiteur à regarder autrement la ville et le chaos de notre monde.
Les deux commissaires de la Biennale, le Libanais Sam Bardaouil, au discours fleuri, et le Bavarois Till Fellrath, à la logique d’économiste, n’ont pas attendu l’actualité pour s’emparer de la guerre comme ferment de leur réflexion sur la fragilité du monde. Bien avant le 24 février 2022, ces têtes chercheuses ont exploré leur propre histoire pour lancer leur "Manifesto of Fragility". Ce qui est difficile, c'est de la lier avec une ville, Lyon, qui a
priori n’a rien à voir avec leur vécu. Mettant à profit le délai supplémentaire apporté par la crise sanitaire, ils ont exploré comme des thésards ce terreau riche de deux mille ans d’histoire, de son amphithéâtre romain des Trois Gaules à l’industrie exotique des soyeux.
Émus par la nostalgie de cette « time capsule », surpris par la découverte de l’inconnu magistral oublié au cœur de la ville dans le chic quartier des ambassades, les visiteurs y sont réceptifs aux propositions des jeunes artistes en parfaite adéquation avec l’espace. Du plus grand, avec l’installation entre végétation touffue et écrans vidéos d’Ugo Schiavi, 35 ans, diplômé de la Villa Arson, révélation du dernier Art Paris consacré cet été au Musée Réattu à Arles ; au plus virtuose, avec les magistraux dessins au crayon noir sur feutre de Zhang Yunyao, 37 ans, né à Shanghaï, révélé à Asia Now en 2020, consacré par Hervé Mikaeloff, commissaire invité à Art Paris en 2021.
"Manifesto of Fragility, 16e Biennale de Lyon", jusquau 31 décembre 2022
www.labiennaledelyon.com